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cela, la famine nous perdra tous. On ne peut en venir à bout qu’à la condition que tout ouvrier, que tout paysan, que tout citadin comprenne que c’est lui-même, lui seul qui peut y porter remède. Personne ne vous viendra en aide, camarades. La bourgeoisie, les fonctionnaires, ces saboteurs, ils sont tous contre vous, car ils savent que si le peuple partage tous les biens qui se trouvaient aux mains des capitalistes et des koulaks, il nettoiera la Russie des faux bourdons et de l’ivraie. C’est pour cela qu’ils ont réuni toutes leurs forces contre les travailleurs, en commençant par Kalédine et Doutov, en finissant par le sabotage, le soudoiement d’éléments louches et de tous ceux qui sont fatigués et qui ne peuvent plus, par vieille habitude, résister à la pénétration capitaliste. Aujourd’hui ils achètent des soldats illettrés, inconscients pour piller les caves de vin. Demain, ils achèteront les directeurs des compagnies des chemins de fer, afin d’arrêter les marchandises expédiées pour la capitale ; ensuite les armateurs, pour arrêter les barques transportant la farine, etc.

Mais quand le peuple comprendra que seulement l’organisation lui donnera l’union nécessaire, la création d’une discipline de camarades, — alors aucune intrigue de la bourgeoisie ne sera plus à craindre.

Voilà votre tâche ; c’est là que vous devrez porter l’union, l’organisation, le Pouvoir Soviétique. Là, dans les villages, vous trouverez des paysans « bourgeois », des koulaks qui tenteront de faire échouer le Pouvoir Soviétique. La lutte contre eux sera facile pour vous, car la masse sera de votre côté. Elle verra que ce ne sont pas des expéditions répressives qui lui viennent du centre, mais que ce sont des propagandistes qui lui apportent la lumière, qui veulent unir dans chaque village tous ceux qui travaillent eux-mêmes, qui ne vivent pas au compte d’autrui.

Prenons la question agraire. La terre est déclarée propriété du peuple et tous les genres de propriété privée sont abolis. C’est un grand pas vers la destruction de l’exploitation.

Sur ce point une lutte va s’engager entre les paysans riches