L’autre ennemi — c’est la désorganisation. D’autant plus faut-il lutter contre ce fléau que le Pouvoir des Soviets s’affermit. C’est vous, camarades, qui devez engager cette lutte. Votre expédition, celle de propagandistes des deux partis au pouvoir, acquiert une grande importance. Le travail qui vous attend dans les recoins de la province, l’affermissement du Pouvoir Soviétique, l’expansion d’idées révolutionnaires dans les campagnes, la lutte contre la désorganisation, et pour la libération des paysans travailleurs du joug des koulaks, ce travail sera dur, mais productif.
Une tâche difficile se pose devant nous : la guérison de plaies occasionnées par la guerre. La bourgeoisie des pays européens s’est mieux préparée que la nôtre. La distribution des vivres, la relève des soldats sur le front y étaient mieux organisés. Ni le pouvoir des Tsars, ni celui de Kerenski, ce gouvernement chancelant, mi-bourgeois, mi— « compromissier », n’ont rien fait de pareil.
Voilà pourquoi la Russie se trouve dans une situation particulièrement difficile. Devant elle se posent des problèmes d’organisation de lutte contre les éléments fatigués ou. simplement « apachisés », qui augmentent la désorganisation pour en profiter. C’est parmi les ruines qu’il nous faut jeter les bases de la société socialiste.
Une tâche dure, mais féconde vous attend, camarades, ainsi que je l’ai déjà dit : organiser l’économie de la campagne et consolider le pouvoir soviétique. Mais vous aurez des auxiliaires, car nous savons que tout ouvrier, ainsi que tout paysan qui vit du labeur de ses mains comprend dans son for intérieur que rien ne peut le préserver de la famine et de la perte, excepté, le Pouvoir Soviétique. Et nous, nous pouvons sauver la Russie. Tous les renseignements nous apprennent que la Russie possède du pain et qu’on en aurait s’il avait été mis sous contrôle et justement distribué à temps. Si vous jetez votre regard sur l’immense Russie, avec son réseau ferroviaire en pleine désorganisation, vous conviendrez alors qu’un contrôle effectif et une distribution organisée des réserves de pain s’imposent parce que sans
