lutions prolétariennes — il la jeta en vrac. Laissons clamer contre le fait que nous avons mis en vrac tout l’appareil de la justice bourgeoise au lieu de la réformer. Nous avons ainsi déblayé le terrain pour la véritable justice du peuple, et nous en avons fait un moyen d’éducation sur la base solide de la société socialiste qui agit non point par la force de la répression, mais par l’exemple des masses, l’autorité des travailleurs sans formalités superflues. II va sans dire que nous ne pouvons obtenir sur le coup une société socialiste (17).
Après avoir expliqué quelque peu longuement pourquoi la république des Soviets, qui est encore loin du socialisme, possède néanmoins le droit de s’intituler « Socialiste » (ce mot explique l’idée maîtresse du nouvel État), Lénine revient aux actes du nouveau pouvoir :
L’une des premières mesures qui étaient nécessaires afin que non seulement les pomiestchiks disparaissent de la surface de la terre, mais que la domination de la bourgeoisie, la possibilité de l’oppression capitaliste envers des millions et des dizaines de millions d’hommes, soit sapée dans ses fondements — c’était la nationalisation des banques. Les banques sont des centres importants de l’économie capitaliste contemporaine. Des richesses inouïes s’amassent dans les banques et se répartissent ensuite par tout le vaste pays ; là se trouve le nerf vital de toute la vie capitaliste. Ce sont des organes délicats et complexes ; les premiers coups du Pouvoir Soviétique furent portés à cet endroit-là et nous rencontrâmes une résistance désespérée dans la Banque d’Etat[1]. Mais cette résistance n’arrêta pas le Pouvoir Soviétique. Nous avons mis la main sur l’essentiel dans l’organisation de la Banque d’Etat, cet essentiel se trouve entre les mains des ouvriers et des paysans, et une fois que ces mesures principales étaient prises, nous pouvions mettre la main sur les banques privées.
- ↑ Le personnel de la Banque d’Etat prit part à la grève des fonctionnaires.
