lisme. Mais il est de toute évidence que cet amas de capitalistes et d’escrocs, de va-nu-pieds et de saboteurs, n’est qu’une seule et même bande soudoyée par la bourgeoisie pour qu’elle résiste au pouvoir des travailleurs. Certes, celui qui pensait qu’on pourrait franchir d’un bond la distance entre le capitalisme et le socialisme, ou celui qui croyait pouvoir convaincre la majorité du peuple qu’on pourrait l’atteindre par la Constituante, celui qui avait foi dans ce conte de démocrates bourgeois, qu’il continue à croire à son conte, mais qu’il s’en prenne à la vie même si elle lui brise son beau rêve.
Celui qui a compris ce qu’est la lutte des classes, ce que présente le sabotage organisé par les fonctionnaires, celui-là sait bien que nous ne pouvons atteindre le socialisme d’un seul bond. Des bourgeois, des capitalistes sont restés qui espèrent restaurer leur domination et qui gardent leurs sacs d’argent ; il est resté toute une classe d’hommes vénaux aplatis par le capitalisme, incapables de s’élever jusqu’à l’idée d’une lutte prolétarienne. Les employés, les fonctionnaires sont restés, qui s’imaginent qu’en défendant l’ancien régime ils défendent la société. Peut-on s’imaginer la victoire du socialisme sans la débâcle définitive de toutes ces classes sociales, sans l’effondrement de toute la bourgeoisie, en Russie et en Europe ? Croyez-vous que les sieurs Riabouchinski n’entendent point leurs intérêts de classes ? Ce sont eux qui payent les saboteurs pour qu’ils ne travaillent pas. Est-ce qu’ils agissent séparément ? N’est-ce pas de concert avec les capitalistes français, anglais et américains qu’ils agissent, en raflant les titres en bourse ? Nous verrons bien si cela leur profitera, si les montagnes de titres qu’ils rassemblent ne deviendront pas du vieux papier sans valeur.
Lénine prédit que la guerre civile se terminera victorieusement pour les Soviets : « il est impossible de douter » que les Soviets vaincront la Rada Ukranienne ; quant à Kalédine[1], son front s’écroulera parce qu’il est miné de l’intérieur.
- ↑ Ataman des cosaques du Don.
