Page:Lénine - La Révolution bolcheviste.djvu/46

Cette page n’a pas encore été corrigée

senta son premier rapport du Conseil des Commissaires du Peuple « pour les deux mois et quinze jours d’existence du pouvoir soviétique en Russie. »

Deux mois et quinze jours — ce n’est que cinq jours de plus que s’est maintenu le pouvoir des ouvriers parisiens à l’époque de la Commune de Paris en 1871, — cet autre pouvoir des ouvriers sur les capitalistes et les exploiteurs.

Nous devons avant tout nous rappeler ce pouvoir ouvrier en le comparant au Pouvoir Soviétique constitué le 25 octobre. Cette comparaison entre la dictature du prolétariat précédente et celle d’aujourd’hui nous montre tout de suite quel pas gigantesque en avant a fait le mouvement ouvrier international, et combien plus favorable est la situation du Pouvoir Soviétique en Russie, en dépit de toutes les complications résultant de la guerre et de la désorganisation. Ayant tenu deux mois et dix jours, les ouvriers parisiens, les premiers créateurs de la Commune, qui présente un germe du pouvoir soviétique, ont péri sous les balles des « cadets », des menchéviks et des s.-r, de droite, kalédiniens français… Les ouvriers français ont payé par les sacrifices les plus durs la première expérience d’un gouvernement ouvrier, dont le sens et le but étaient restés ignorés par l’immense majorité des paysans de la France.

Nous nous trouvons dans des circonstances bien plus favorables, parce que les soldats, les ouvriers et les paysans russes ont su créer un appareil qui fait connaître à tout le monde leur forme de lutte — cet appareil, c’est le gouvernement soviétique. Voilà ce qui changea avant tout la situation en faveur des ouvriers et des paysans russes dans la comparaison avec le pouvoir du prolétariat parisien. Il n’avait pas d’appareil ; le pays ne le comprit point ; nous avons pu nous appuyer dès l’abord sur le Pouvoir des Soviets (17)

Lénine parle ensuite de la nécessité d’une alliance durable avec les paysans. « Tout socialiste conscient dira qu’on ne peut imposer le socialisme aux paysans par la violence. » Les paysans doivent décider eux-mêmes par quelle voie ils préfèrent marcher vers le