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nements nous montrèrent à quel point la bourgeoisie était faible et son régime instable.

Les masses sentirent leur force ; à leur intention commença alors cette célèbre bousculade de ministres destinée à tromper le peuple qui ne resta cependant pas longtemps aveugle, surtout après que Kerenski, les poches pleines de traités secrets avec les impérialistes, lança les troupes à l’attaque. Le peuple trompé, dont la patience commençait à s’user, ouvrit les yeux sur les agissements des compromissiers ; la révolution d’octobre en résulta. Le peuple a été instruit par sa propre expérience, par les tortures et les exécutions, les fusillades en masse qu’il a subies, et c’est en vain que ses bourreaux affirment que les bolchéviks ou des « dictateurs » quelconques sont les coupables du soulèvement des masses. La scission au sein des masses populaires se manifeste à tous les congrès, à toutes les réunions, toutes les conférences, etc. L’adaptation de la révolution d’octobre par le peuple n’est pas encore terminée. Cette révolution a montré comment le peuple doit s’y prendre pour s’emparer des terres et pour faire passer les moyens de transport et de production entre les mains de l’État ouvrier et paysan.

Tout le pouvoir aux Soviets, avons-nous proclamé, nous luttons pour cela. Le peuple voulait que la Constituante fût réunie et nous la réunîmes. Mais aussitôt il comprit ce qu’était cette célèbre Constituante. Maintenant, nous accomplissons la volonté du peuple, la volonté qui dit : « Tout pouvoir aux Soviets. » Les saboteurs, nous les briserons. Quand j’arrivai au Palais de Tauride, venant du Smolny bourdonnant, plein de vie, je me sentis comme si je me trouvais au milieu de cadavres et de momies desséchées.

Pour lutter contre le socialisme, ils ont recouru à tous les moyens qui existent, à la force, au sabotage, ils ont transformé lé savoir, la plus grande fierté du genre humain, en un moyen d’exploitation du peuple travailleur ; par là ils ont entravé les premiers pas vers la révolution socialiste, mais ils n’ont pas pu la faire échouer, jamais ils ne