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il parvint du tzarisme aux Soviets. Tandis que les parlements bourgeois de tous les pays, entravés par les liens du capitalisme et de la propriété, n’accordent nulle part et jamais de soutien au mouvement révolutionnaire — les Soviets propagent l’incendie de la révolution, commandent instamment au peuple « Lutte ! prends tout entre tes mains ! organise-toi ! » Certes, au cours de la révolution provoquée par les forces des Soviets, on fera beaucoup d’erreurs et de fautes, mais nul n’ignore que tout mouvement révolutionnaire mène inévitablement à sa suite des manifestations temporaires d’anarchie, de chaos et de désordre.

La société bourgeoise c’est la même guerre, la même boucherie ; c’est ce qui a provoqué et envenimé le conflit entre la Constituante et les Soviets. Tous ceux qui nous reprochent que naguère nous défendions la Constituante et que maintenant nous la « chassons » n’ont pas un brin d’idées dans leur tête remplie uniquement de phrases pompeuses, car naguère, en comparaison du tzarisme et de la république de Kerenski, la Constituante présentait pour nous un pas en avant. Mais à mesure que les Soviets se constituaient, ces organisations révolutionnaires de tout le peuple devinrent, certes, plus importantes que tous les parlements au monde, et j’ai souligné ce fait encore au mois d’avril. Les Soviets, brisant le régime de la propriété des bourgeois et des pomiestchiks, contribuant à la révolution définitive, balayant tous les vestiges du régime bourgeois, nous poussèrent dans la voie qui amenait le peuple à reconstruire toute sa vie. Nous avons déjà amorcé cette grande reconstruction, et nous avons bien fait de l’amorcer. Certes, la révolution socialiste ne peut être présentée au peuple dès le début dans un costume propret, bien repassé, irréprochable en un mot ; elle ne peut pas ne pas être suivie par la guerre civile, le sabotage, la résistance. Celui qui veut vous assurer du contraire ou bien est un menteur, ou bien un homme sans contact avec la vie. Les événements du 20 avril, quand le peuple de sa propre initiative, sans un mot d’ordre d’aucun « dictateur » ni d’aucun parti, manifesta contre le gouvernement de compromission, ces évé-