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lisme qui nous intéresse. Ce qui nous intéresse, c’est la tactique que nous devons poursuivre — nous, le parti communiste russe, nous, le pouvoir soviétique de Russie — pour ne pas permettre aux puissances contre-révolutionnaires de l’Occident de nous écraser.

Pour assurer notre existence jusqu’au prochain conflit militaire entre l’Occident impérialiste contre-révolutionnaire et l’Orient révolutionnaire et nationaliste, entre les États les plus civilisés du monde et les États orientaux, arriérés, mais constituant la majorité, il faut que cette majorité ait le temps de se civiliser.

Nous manquons aussi de civilisation pour pouvoir introduire immédiatement le socialisme, quoique nous disposions pour cela des prémisses politiques nécessaires. Nous devons nous en tenir à la tactique suivante — mieux vaut dire, adopter, pour notre salut, la politique quêtait :

Nous devons nous efforcer de construire un État, où les ouvriers garderont entre leurs mains la direction des paysans et la confiance de ces paysans, où les ouvriers s’astreindront à la plus grande économie, en éliminant de leurs institutions sociales toute trace de superflu.

Nous devons réduire l’appareil de notre État au strict minimum. Nous devons effacer les traces de tout ce qui est superflu, de ce qui a survécu de la Russie tsariste et de son appareil bureaucrato-capitaliste.

Sera-ce le règne de la médiocrité paysanne ? Non. Si nous conservons à la classe ouvrière sa prépondérance sur les paysans, nous pourrons obtenir, au prix de la plus grande économie dans tous les ressorts de notre État, que chaque sou économisé soit employé pour le développement de notre grande industrie mécanique, pour répandre l’électrification, l’utilisation de la tourbe, pour finir le Volkhovstroï, etc.

Là et surtout là réside notre espoir. Alors seulement nous pourrons — parlant au figuré — changer de cheval, et quittant le cheval paysan exténué, le cheval des économies imposées à un pays paysan ruiné, monter sur le cheval de prédilection du prolétariat, le cheval de la grande industrie mécanique, de l’électrification, du Volkhovstroï, etc. (75).