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une évolution qui doit engendrer la révolution socialiste mondiale. Notre désavantage, c’est que les impérialistes ont réussi à diviser le monde entier en deux camps, et cette division est rendue encore plus compliquée du fait que l’Allemagne, pays de civilisation capitaliste véritablement avancée, a toutes les peines du monde à se relever. D’autre part l’Orient, avec ses centaines de millions de travailleurs exploités réduits aux pires extrêmes, se trouve dans une situation telle que ses forces physiques et matérielles ne peuvent soutenir aucune comparaison même avec les forces physiques matérielles et militaires du premier venu d’entre les petits États de l’Europe occidentale.

Pouvons-nous échapper à un conflit avec les États impérialistes ? Pouvons-nous espérer que les contradictions intérieures et les conflits entre les pays impérialistes prospères de l’Orient et les pays impérialistes prospères de l’Occident nous donneront un répit pour une seconde fois, comme ils nous l’accordèrent la première fois quand la campagne de la contre-révolution européenne, qui voulait porter secours à la contre-révolution russe, échoua à cause des conflits d’intérêts dans le camp de la contre-révolution de l’Ouest et de l’Est, dans les camps des exploiteurs orientaux et occidentaux — dans les camps du Japon et de l’Amérique ?

A cette question, selon mon avis, il convient de répondre que cette issue-là dépend de circonstances trop multiples, mais que l’issue générale de la lutte peut être prévue, parce que la majorité immense de la population de la terre s’entraîne et s’aguerrit pour la lutte contre le capitalisme lui-même. L’issue finale de la lutte dépendra en fin de compte du simple fait que la Russie, l’Inde, la Chine, etc…, constituant la grande majorité de la population de la terre, cette majorité, depuis ces dernières années, se laisse entraîner à la lutte pour sa libération avec une rapidité extraordinaire, et nulle ombre de doute ne peut exister sur l’issue finale de cette lutte mondiale. Dans ce sens, la victoire définitive du socialisme est assurée et acquise d’avance.

Mais ce n’est pas ce triomphe* final inévitable du socia-