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Six jours plus tard, le 19 novembre, Lénine prononça son dernier discours public (aux Soviets de Moscou). Il souligna la nécessité de conserver la NEP :

Notre appareil est mauvais. Les communistes ne savent pas s’en servir.

Notre parti, une poignée d’hommes en comparaison de la masse de la population, a entrepris de tout refaire, et il refera tout. Nous avons déjà prouvé que ce n’est pas une utopie, que c’est une besogne qui peut remplir des vies entières. On l’a déjà vu — cela est fait. Mais il faut tout refaire pour que la majorité des travailleurs, — ouvriers et paysans — puisse dire : « Ce n’est pas vous-mêmes qui vous louez, c’est nous qui vous louons, nous disons cela parce que vous avez atteint de tels résultats qu’aucun homme raisonnable ne voudra plus retourner au passé ». Cela, ce n’est pas encore atteint. Voici pourquoi la NEP reste le mot d’ordre principal, actuel, couvrant tout.

Il finit son discours par les paroles suivantes :

Tous ensemble, pas encore demain, mais dans quelques années, nous résoudrons ce problème coûte que coûte et la Russie de la NEP deviendra la Russie socialiste (74).

La maladie étreignit Lénine à nouveau. Son état véritable resta enveloppé de mystère. Des articles signés de son nom parurent encore jusqu’au mois de mai 1923 dans la presse soviétique, mais ils portent des dates qui ne sont pas postérieures à janvier 1923. Ce fut donc en ce mois — juste un an avant sa mort physique — que l’esprit de Lénine s’éteignit définitivement.


Parmi les articles sus-indiqués, qui parurent dans la presse quand Lénine ne pouvait plus les lire, il y en a deux qui retiennent l’attention. L’un est intitulé : « Mieux vaut moins, mais mieux ».

C’est un article étrange, diffus ; il débute par des considérations sur l’organisation du Contrôle Ouvrier-Paysan, sur les pièges qu’il faut apprendre à dresser aux filous, aux concussionnaires ; puis il s’engage de plus en plus dans des considérations