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possible et il ne prenait aucune part active au travail du parti et du Gouvernement.

Quant le IVe Congrès de l’Internationale communiste se réunit à Moscou en novembre 1922, Lénine, reçu par une ovation formidable des communistes de tous les pays, fit sa dernière apparition solennelle.

Il présenta au Congrès un rapport assez court qui ne contenait aucun trait saillant. Dans ce discours, il s’efforça de représenter la retraite de Tan 1921 comme une manœuvre déjà prévue en 1918. Ce discours renfermait aussi quelques aveux :

En 1921, quand nous avions surmonté avec succès toutes les péripéties essentielles de la guerre civile, nous nous sommes heurtés à une grande crise — à la crise politique intérieure la plus grave que la Russie Soviétique ait vécue. Cette crise intérieure découvrit le mécontentement d’une grande partie non seulement des paysans, mais des ouvriers aussi.

Ce fut la première fois — et la dernière, je l’espère — dans l’histoire de la Russie des Soviets que la grande masse des paysans nous fut hostile d’instinct, de sentiment, sinon consciemment.

Lénine déclare que depuis l’introduction de la NEP les révoltes paysannes qui jusqu’à 1921 pour ainsi dire étaient permanentes en Russie ont cessé presque entièrement.

Il jette ce mot orgueilleux à l’adresse des détracteurs du parti communiste :

Quand nos adversaires nous disent : Voyez, Lénine admet lui-même que les bolchévistes ont fait un tas de bêtises, je leur réponds : Oui, c’est ainsi, mais sachez bien que même nos bêtises sont encore d’un tout autre genre que ne sont les vôtres !

Quinze jours avant ce discours, la révolution fasciste avait triomphé en Italie. Lénine ne parut pas y attacher une grande importance. Il dit seulement à ce sujet :

Peut-être que les fascistes en Italie nous rendront de grands services, en prouvant aux Italiens qu’ils ne sont pas encore suffisamment civilisés pour être à l’abri de toute possibilité de réaction (73).