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saires du peuple dans leur travail quotidien ; de réduire le nombre des commissions ( « on en a compté 120. 10 seulement ont fait du travail utile » ) ; d’élargir l’autonomie des comités économiques de différentes régions ; enfin, de convoquer plus souvent le C. E. C. pour faire discuter les projets de lois.

Lénine conclut ainsi :

Le centre de gravité, ce doit être le choix des hommes, et la vérification pratique des résultats de leur travail.

Il faut comprendre et ne pas avoir peur de le comprendre, que 99 entre 100 communistes s’occupent de ce qu’ils ne savent pas faire, qu’ils font mal leurs affaires et qu’ils doivent tout apprendre encore. Si cela est reconnu, si nous en avons la possibilité — et la situation internationale semble promettre que le temps pour apprendre nous sera laissé — alors, cela doit être fait, coûte que coûte (72).

Le moment qui précéda la Conférence de Gênes fut la dernière période de détente intérieure en Russie Soviétique. Non seulement la NEP était en plein épanouissement, mais quelques symptômes de libéralisme relatif devinrent apparents : plusieurs revues non-communistes, quoique très prudentes et très « loyales » commencèrent à paraître à Moscou et à Pétrograd.

Lénine devint invisible même aux membres du parti, un cercle de ses collaborateurs les plus proches excepté. Sa maladie fut considérée comme un grave secret d’Etat. On ne peut donc établir avec précision le moment où le dictateur communiste perdit toute conscience de ce qui l’entourait. Ge fut en ce même mois de mai qu’on arrêta le Patriarche Tikhone et qu’on entreprit la tentative de substituer « l’église vivante » probolchéviste à la véritable église orthodoxe russe. Ce fut au mois de juin qu’eut lieu la comédie tragique du procès intenté contre le comité central des socialistes révolutionnaires ; les socialistes étrangers qu’on avait laissés venir comme défenseurs (Vandervelde, T. Liebknecht, etc.,) durent quitter Moscou à cause de l’obstruction que leur opposait le tribunal bolchéviste. A ce moment Lénine était déjà sans conscience, et les meilleures spécialistes allemands avaient été amenés en aéroplane pour le soigner.

Pour cette fois, la maladie accorda à Lénine un court répit. Il reprit conscience ; il fut autorisé à lire les journaux ; au mois de septembre, des articles de lui commencèrent à paraître dans les journaux soviétiques. Pourtant, il devait se ménager autant que