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quelque temps au milieu de l’ambiance capitaliste. Le clou de la situation, ce n’est pas la politique, dans le sens étroit de ce mot, le clou, ce ne sont ni des résolutions, ni des institutions, ni la réorganisation. Tout cela va se faire au fur et à mesure des besoins ; mais laissez le peuple tranquille avec tout cela, choisissez vous-mêmes les hommes nécessaires, vérifiez l’exécution pratique — et le peuple vous en saura gré.

Nous ne sommes toujours qu’une goutte dans la mer du peuple et nous pourrons gouverner seulement si nous exprimons ce que le peuple comprend. Sans cela, le parti communiste ne pourra pas guider le prolétariat, le prolétariat ne pourra pas guider les masses, et toute notre machine tombera en ruines. Actuellement, le peuple considère que l’essentiel, c’est de porter remède à la misère atroce, à la famine, c’est de montrer au paysan que l’amélioration dont, il a besoin, à laquelle il est habitué, que cette amélioration a réellement lieu. Le paysan connaît le marché et connaît le commerce. Nous n’avons pas pu assurer la distribution communiste directe. Les fabriques, l’outillage nous ont manqué. Nous devons donc approvisionner la population par la voie du commerce, et faire cela pas plus mal que ne le faisait le capitaliste, parce que le peuple ne tolérerait plus une pareille administration. C’est le clou de la situation. A moins d’imprévu, cela sera aussi le clou de tout notre travail en 1922, — à rois conditions. En premier lieu — s’il n’y a pas d’intervention ? Notre diplomatie fait tout pour l’éviter, néanmoins l’intervention reste possible à chaque instant. Nous devons rester effectivement sur le qui vive et nous résoudre à de lourds sacrifices pour l’Armée Rouge, en fixant rigoureusement, bien entendu, les dimensions de ces sacrifices. Le monde bourgeois se dresse en face de nous et cherche seulement la forme sous laquelle il pourrait nous étrangler. Nos menchéviks et nos s.-r. ne sont que des agents de la bourgeoisie ; telle est leur situation politique.

La seconde condition — c’est que la crise financière ne devienne pas trop aiguë. Elle approche. Vous en entendrez parler dans le rapport sur la politique financière. Si la crise