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gée contre vous ». Et nous nous sommes hâtés. Nous savons parfaitement que c’est une mesure compliquée. Aucun de nous, même parmi ceux qui sont économistes, ne se chargera de son exécution. Nous appellerons des spécialistes de ce genre d’opérations, mais nous ne le ferons qu’après avoir pris toutes les clés entre nos mains. Alors nous demanderons des conseils même aux anciens millionnaires. Celui qui voudra travailler sera le bienvenu, à la condition de ne pas transformer toute initiative révolutionnaire en lettre morte. Nous ne nous laisserons pas prendre à cet hameçon-ci. Nous prononçons avec tout notre sérieux les mots « dictature du prolétariat », et nous entendons les appliquer.

Nous avons voulu nous entendre avec les banquiers, nous leur avons donné des avances pour financer les entreprises, mais ils ont organisé un sabotage sur la plus vaste échelle, et nous avons dû assurer le contrôle des banques par d’autres moyens.

Le camarade s.-r. de gauche a dit qu’en principe ils vont voter pour la nationalisation immédiate des banques pour élaborer ensuite, dans le délai le plus bref, les modalités de son application. Mais c’est une erreur de sa part, car notre décret ne contient rien d’autre que des principes. Le Conseil Supérieur de l’Économie Nationale est déjà prêt à discuter leur application, mais si le décret n’est pas adopté, les banques prendront toutes mesures pour désorganiser encore plus l’économie du pays.

L’adoption du décret s’impose d’urgence ; sans cela, le sabotage et la résistance nous perdront (14).

Le décret fut adopté par une majorité écrasante du C. E. C. bolchéviste.


Vers le nouvel an le pouvoir des Soviets s’étendait sur toute la Russie, du Pacifique au front Ouest, quelques régions exceptées : l’Ukraine où la Rada avait saisi le pouvoir ; les régions cosaques ; la Transcaucasie. Néanmoins, la grève des fonctionnaires privait le pouvoir de tout moyen d’action normal. Les bolchéviks tâchaient de briser cette grève, lui refusaient ce nom honorable