Page:Lénine - La Révolution bolcheviste.djvu/35

Cette page n’a pas encore été corrigée

rent qu’ils sont d’accord avec nous, mais en principe seulement. C’est là le système des intellectuels bourgeois, de tous les « compromissiers » de ceux qui perdent tout par leur acquiescement « en principe » et leur désaccord dans l’application de ce principe. Si vous êtes pleins d’expérience et de sagesse, que ne venez-vous à notre aide ? Pourquoi ne rencontrons-nous dans notre chemin difficile que sabotage de votre part ?

Vous vous appuyez sur des théories scientifiques impeccables. Mais pour nous, la théorie n’a de valeur que si l’on peut baser sur elle une action, si l’on peut rendre cette action plus sûre, et nous ne voulons pas une théorie qui soit une source de frayeurs stériles. Il n’y a nul doute que tous les débuts sont malaisés et souvent nous nous prenons à des choses fragiles, mais enfin nous en sommes venus à bout, nous le faisons et nous le ferons encore. Le livre qui ne servirait à rien d’autre qu’à retenir toute initiative, à faire craindre tout pas nouveau, ce livre n’aurait aucune valeur.

Personne n’a jamais nié, sauf les socialistes utopistes, qu’on ne pouvait vaincre sans rencontrer de résistance, sans appliquer la dictature du prolétariat, sans serrer le vieux inonde avec une main de fer. Cette dictature aussi, vous l’avez acceptée en principe, mais quand on traduit ce mot en russe et qu’on l’appelle « main de fer » et quand on l’applique en réalité, alors vous vous mettez à discourir sur la complexité et la fragilité de toutes choses.

Vous refusez obstinément de comprendre que cette main de fer construit en même temps qu’elle détruit. Quand nous passons des principes à leur application, on ne peut contester que nous faisons un pas en avant.

Pour mettre en œuvre le contrôle sur les banques nous avons invité les banquiers eux-mêmes, nous avons élaboré avec eux des mesures auxquelles ils ont consenti pour recevoir des prêts aux conditions d’un contrôle et d’une comptabilité ouverte. Mais parmi les employés des banques se trouvèrent des hommes qui avaient l’intérêt du peuple au cœur ; ils vinrent nous dire « ils vous trompent, hâtez-vous de couper court à leur activité criminelle qui est diri-