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Quel tourment cette « situation complexe à l’extrême » de la révolution — pense et ressent l’intellectuel bourgeois.

Nous les avons serrés, ils n’osent plus faire les impudents comme naguère ; nous les serrerons encore, et nous les jetterons à bas — pense et ressent l’ouvrier (12).

Le sixième argument, la menace des « forces hostiles » qui vont balayer la dictature du prolétariat et toute la révolution avec » provoque de la part de Lénine la riposte suivante :

Ne tâchez pas de nous faire peur, messieurs, vous n’y réussirez pas. Nous les avons vues déjà ces forces hostiles et leur assaut dans la Korniloverie…

Non, messieurs, vous ne tromperez pas les ouvriers. Ce ne sera pas une guerre civile, mais une révolte sans espoir d’une poignée de Korniloviens. S’ils ne veulent pas « se soumettre » au peuple et veulent à tout prix le provoquer à répéter sur une plus vaste échelle les mesures qui furent prises à Vyborg envers les Korniloviens[1], si c’est cela que les s. r. désirent, si Kerenski, membre de leur parti, désire cela — eh bien, il peut amener le peuple à un paroxysme. Mais vous ne ferez pas peur aux ouvriers et aux soldats, messieurs (13).

Analysant la position contradictoire de la Novaïa Jizn qui se prononce contre la coalition avec la bourgeoisie et avertit en même temps les bolchéviks que la bourgeoisie peut se soulever contre les Soviets, Lénine s’exclame :

Craindre la résistance des capitalistes, quand on se nomme révolutionnaire, quand on prend le titre de socialiste, quelle honte ! A quel niveau est tombé le socialisme, que l’opportunisme a corrompu, si de telles voix peuvent s’élever dans son milieu ! (13)

  1. Au moment du conflit entre Kerenski et Kornilov, des massacres d’officiers eurent lieu à Vyborg, sans aucune autre cause du reste que les velléités bolchévistes de la garnison.