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dire ? Si cela doit désigner les autres partis politiques, cette désignation est fausse, ce sont des « forces mortes ».

Argument n° 3. — Le prolétariat ne pourra pas se rendre maître du mécanisme du gouvernement au point de vue technique. C’est l’argument le plus répandu, le plus fréquent. Pour cette cause il mérite toute attention, aussi bien que parce qu’il révèle un des problèmes les plus sérieux, les plus ardus qui vont se dresser devant le prolétariat victorieux : nul doute que ces problèmes soient très difficiles mais si nous, les socialistes, nous ne faisions que mentionner les difficultés afin de les éluder, la différence entre nous et les serviteurs du capital serait zéro…

Le mécanisme de l’État, c’est en premier lieu l’armée permanente, la police, le fonctionnariat. En disant que le prolétariat ne pourra se rendre maître de ce mécanisme au point de vue technique, la Novaïa Jizn témoigne d’une grande ignorance, et d’un grand manque d’aptitude à compter avec les faits de la vie et les arguments de la littérature bolchéviste.

Marx lui-même démontrait à l’exemple de la Commune de Paris, que le prolétariat ne pouvait pas utiliser le mécanisme de l’État bourgeois et qu’il devrait le briser. Un nouveau mécanisme va se substituer à l’ancien : c’est le réseau des Soviets (9).

Une autre partie du mécanisme de l’Etat, par contre, ne pourra pas être détruite : ce sont les banques, les syndicats, la poste, les coopératives. Ce mécanisme, qui ne relève pas en entier de l’Etat sous le régime capitaliste, sera mis à la disposition des Soviets, d’un seul coup, par un seul ukase ; « si les fonctionnaires supérieurs protestent, on les brisera. »

En réfutant le quatrième argument, Lénine s’en réfère à ce qu’il dit à propos du troisième. On ne remettra pas en marche le mécanisme ancien ; quant au nouveau mécanisme, aux Soviets, il est déjà en marche, on n’aura qu’à le libérer des entraves qu’on lui opposait.

Les Soviets devront prendre en main le monopole du pain, la distribution des cartes de consommation, et faire sentir leur pression aux riches.