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tère social d’une guerre, son vrai sens, ne dépend pas de l’endroit où se trouvent les troupes ennemies (comme le pensent les s. r. et les menchéviks, s’abaissant au niveau du paysan illettré, ignare). Ce caractère est déterminé par la politique que cette guerre continue (« la guerre est la continuation de la politique »), par la classe qui fait cette guerre et par les buts que cette classe poursuit…

Seule, une rupture énergique et conséquente avec les capitalistes à l’intérieur comme à l’extérieur, peut sauver notre révolution et notre pays pris dans les tenailles de fer de l’impérialisme (8).


Dans son opuscule Les bolchéviks garderont-ils le pouvoir, écrit trois ou quatre semaines avant le coup d’Etat et publié et mis en vente dans les journées décisives de la fin d’octobre (ancien style), Lénine expose les arguments d’un rédacteur anonyme de la Novoïa Jizn, « avocat de la bourgeoisie », pour les réfuter ensuite.

Cet « avocat » avance six arguments :

1° Le prolétariat est « isolé des autres classes de la nation. »

2° Il est « isolé des forces vives de la démocratie. »

3° Il « ne pourra pas se rendre maître du mécanisme du gouvernement au point de vue technique. »

4° Il ne « pourra pas mettre en marche ce mécanisme. »

5° La situation « est extrêmement complexe. »

6° Il « ne pourra pas résister à l’assaut de toutes les forces hostiles qui vont balayer non seulement la dictature du prolétariat, mais toute la révolution avec. »

Au premier argument, Lénine oppose le raisonnement suivant : De quelles classes s’agit-il ? Nous connaissons la bourgeoisie, la petite bourgeoisie (les paysans en premier lieu) et le prolétariat. Les paysans sont d’accord avec le prolétariat sur la question de la confiscation des terres ; ils sont contre le gouvernement de coalition avec la bourgeoisie. Plus que cela : les « nationalités », (c’est-à-dire les minorités nationales) sont hostiles au gouvernement actuel, même dans leur partie bourgeoise. La situation présente est telle en Russie, qu’actuellement le prolétariat n’est pas isolé de la majorité de la petite bourgeoisie. »

Au second argument, Lénine répond : « C’est du grec, ainsi que disent les Français. » Les forces vives, qu’est-ce que cela veut