Page:Lénine - La Révolution bolcheviste.djvu/18

Cette page n’a pas encore été corrigée

sa première partie, de 100 pages environ, fut publiée fin 1917. Dans cet ouvrage consacré à l’analyse des révolutions précédentes (1848, 1871) ainsi qu’aux controverses entre les socialistes à ce sujet, Lénine exprime quelques conceptions générales sur le but et le cours de la révolution socialiste.

Voici quelques passages essentiels :

Ce n’est pas dans l’intérêt de la liberté que le prolétariat a besoin de l’État, mais dans l’intérêt de la suppression de ses adversaires. Quand on pourra parler de liberté, il n’y aura plus d’État (1)[1]… La transition du capitalisme au socialisme est impossible sans un certain « retour » vers la démocratie « primitive ».

La culture capitaliste a créé la grande industrie, les chemins de fer, la poste, le téléphone, etc. Sur cette base, la plupart des fonctions de l’ancien pouvoir d’État sont devenues toutes simples ; ces fonctions peuvent être réduites à des opérations si peu compliquées d’enregistrement, d’annotation, de vérification, que ces fonctions seront à la portée de tout homme sachant lire et écrire, elles pourront être remplies pour un « salaire ouvrier » ordinaire, il faudrait enlever à ces fonctions tout caractère de privilège, de « supériorité ».

L’éligibilité, avec la révocabilité à tout moment de tous les fonctionnaires sans aucune exception, la réduction de leur traitement au niveau du « salaire ouvrier » normal, ces mesures démocratiques, simples et « compréhensibles », correspondent aux intérêts des ouvriers aussi bien qu’aux intérêts des paysans, et doivent en même temps devenir le pont qui conduit du capitalisme au socialisme (2)

L’État pourra mourir, disparaître complètement, quand la société aura réalisé le principe « chacun selon ses facultés, à chacun selon ses besoins », c’est-à-dire quand les hommes seront tout à fait habitués à l’observation des règles de la communauté, et quand leur travail sera si productif, qu’ils dépenseront de bon gré selon leurs besoins. « L’horizon étroit du droit de la bourgeoisie », qui pousse à calculer, avec la cupidité d’un Shylock, toute demi-heure

  1. Pour les notes relatives aux sources voir p. 383 et suivantes.