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solide — l’Armée Rouge socialiste, avec sa discipline nouvelle — nous pouvons nous dire avec conviction que nous sommes à même de continuer ce travail et que c’est notre devoir de le faire. A toutes les réunions, à toutes les séances, dans les bureaux soviétiques, dans les syndicats, dans les réunions de comités de pauvres, nous devons déclarer : « Camarades, nous avons vécu un an et obtenu des succès, mais cela ne suffit pas devant l’ennemi puissant qui s’avance contre nous. Cet ennemi mondial, vainqueur dans le monde entier, c’est l’impérialisme anglo-français. Nous voulons lutter contre lui, non point parce que nous croyons pouvoir nous mesurer avec les pays plus avancés que nous en fait de politique ou de technique. Non, mais nous savons que cet ennemi s’approche de nous avec les mêmes intentions que l’impérialisme anglo-français a déjà montrées en Turquie, qu’il a enveloppée, en Bulgarie, qu’il a occupée en Autriche-Hongrie, qu’il est en train d’occuper pour y instaurer l’ancien régime des tsars et des gendarmes ». Nous savons qu’il s’achemine vers sa perte. Nous savons que c’est un fait historique et voilà pourquoi, sans nous poser un but inaccessible, nous disons : il est bien possible que nous repoussions l’impérialisme anglo-franco-américain. Chaque pas qui fortifie notre Armée Rouge aura pour écho dix pas vers la décomposition et la révolution chez notre adversaire qui paraît puissant. Il n’y a donc aucune raison de s’abandonner au désespoir ou même au pessimisme. Nous savons que le péril est grand. Peut-être le sort nous réserve-t-il des sacrifices encore plus* durs. Disons-le : c’est possible qu’ils arrivent à écraser un pays ; mais jamais ils n’écraseront de ce fait la révolution mondiale ; elle s’embrasera plus encore et ils périront tous dans ses flammes (34).

Le lendemain, le 9 novembre, la révolution allemande éclata. Ce furent les Soviets des soldats et des ouvriers allemands. Les troupes d’occupation allemandes se retirèrent d’Esthonie, de Lettonie, d’Ukraine, de Pologne. Aussitôt les détachements bolchévistes s’avancèrent à la suite des Allemands qui se retiraient. Ils occupèrent non seulement Narva et Pskov, mais presque sans résistance ils parvinrent à Vilno, Kovno et Riga ; en Ukraine