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paient que les uns les autres, c’était facile, mais quand ils trompent les ouvriers, ils devront en répondre. Les politiciens, les parlementaires, les hommes d’état de l’Angleterre et de l’Amérique, sont rompus au mensonge. Mais leurs tromperies ne prendront plus ; les masses ouvrières qu’ils excitaient au nom de la liberté se ressaisiront d’un coup. Et cela va se manifester sur une échelle mondiale, quand les masses vont apprendre qui les a trompées, non point par les proclamations qui ont leur utilité, mais qui seules ne déclanchent pas les révolutions — elles l’apprendront par leur propre expérience, en lisant les conditions de la paix imposées à l’Autriche.

Voici la paix qu’imposent à un Etat relativement faible et se désagrégeant déjà ceux-là mêmes qui crient que les bolchéviks sont des traîtres parce qu’ils signent la paix de Brest ! Quand les Allemands voulaient envoyer leurs soldats à Moscou, nous avons dit que nous mourrions tous en combattant plutôt que d’admettre cela. Nous nous disions que les sacrifices des régions occupées seraient lourds mais tous savent que la Russie Soviétique les a secourues et leur a fourni le nécessaire. Actuellement, les troupes démocratiques de l’Angleterre et de la France vont servir « à maintenir l’ordre » — cela se dit quand en Bulgarie et en Serbie il y a les Soviets des Délégués ouvriers, quand, à Vienne £t à Budapest, il y a les Soviets des Délégués ouvriers. Nous savons de quel ordre il s’agit. Cela veut dire que les troupes anglo-américaines sont appelées à jouer le rôle d’étrangleurs, de bourreaux de la révolution mondiale.

Camarades, quand les troupes des serfs russes en 1848 allaient étrangler la révolution en Hongrie, cela pouvait se passer impunément parce que ces soldats étaient des serfs ; cela pouvait se passer en Pologne ; mais qu’un peuple qui possède la liberté depuis plus d’un siècle, un peuple dont on attisa la haine contre l’impérialisme allemand, en lui expliquant que c’est une bête féroce qu’on doit abattre, — que ce peuple ne comprenne point que l’impérialisme anglo-américain est une bête aussi féroce et qu’il serait