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vaut-il devant les forces anglo-américaines ? » Rien au point de vue militaire ; beaucoup au point de vue révolutionnaire. Ce n’est pas une des colonies où l’on a déjà pris l’habitude d’égorger les vaincus par millions et millions. Les Anglais et les Américains considèrent que de pareilles mesures ne sont que le rétablissement de l’ordre, l’implantation du christianisme et de la civilisation au sein de l’Afrique sauvage. Mais ici, ce n’est pas l’Afrique Centrale ; ici les soldats, si forte que soit leur armée, ici les soldats se « décomposent » quand ils rencontrent une révolution. L’exemple de l’Allemagne prouve que ce n’est pas une phrase. En Allemagne, en tout cas, la discipline des soldats était exemplaire. Quand les Allemands entraient en Ukraine, d’autres motifs les poussaient encore en dehors de la discipline. Le soldat allemand affamé allait conquérir son pain et cela aurait été vraisemblable s’il avait pris le pain avec mesure, s’il ne l’avait pas pillé à cœur-joie. Et nous savons quand même que c’est dans ce pays-là que le soldat allemand fut le plus atteint par l’esprit de la révolution russe. La bourgeoisie allemande l’a compris parfaitement, et cela força Guillaume à se jeter d’un extrême à l’autre.

Les Hohenzollern se trompent s’ils pensent que l’Allemagne va verser une seule goutte de sang pour leurs intérêts. Voici le bilan de la politique de l’impérialisme allemand armé jusqu’aux dents. La même chose se répète pour l’Angleterre. La décomposition atteint déjà l’armée anglo-américaine, elle commença du moment où cette armée se mit à sévir en Bulgarie. Ce n’est que le début. Après la Bulgarie vient l’Autriche, Permettez-moi de vous lire quelques-unes des conditions de la paix dictées par les impérialistes angloaméricains victorieux. Ce sont les mêmes hommes qui ont crié le plus fort devant les masses ouvrières qu’ils faisaient une guerre libératrice, que leur but, c’était l’écrasement du militarisme prussien qui menaçait d’imposer au monde son régime de caserne. Ils ont crié qu’ils faisaient une guerre de libération. Ce fut une duperie. Vous le savez bien, ces avocats bourgeois, ces parlementaires, ils ont appris durant toute leur vie à tromper sans rougir ; quand ils ne se trom-