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que, grâce à un miracle quelconque, nous nous soyons trouvés plus forts que les impérialistes — bêtises que tout cela ! — non, ils ne pouvaient rien faire parce que l’impérialisme mondial s’était divisé en deux groupes de fauves qui s’entredéchiraient. Ce n’est que grâce à ce fait que la République des Soviets a pu déclarer ouvertement la guerre aux impérialistes de tous pays, qu’elle a pu confisquer leurs capitaux en annulant les emprunts extérieurs, qu’elle a pu les gifler et s’attaquer même à leurs poches de brigands. La période de déclarations, d’échanges de notes au sujet des agissements des impérialistes allemands, la période où l’impérialisme mondial ne pouvait se ruer sur nous quoique son appétit fût aiguisé par la guerre — cette période s’achève. Jusqu’au moment où les impérialistes anglo-américains triomphèrent de l’autre groupe, ils étaient trop absorbés par cette lutte qui ne leur laissait pas le loisir pour une campagne contre la république des Soviets. Maintenant, le second groupe n’existe plus : il ne reste que le groupe des vainqueurs. Gela change radicalement notre situation internationale et nous devons tenir compte de ce changement. Les faits se chargent de répondre à la question du rapport de ce changement avec le développement de la révolution mondiale. Dans les pays vaincus, la révolution ouvrière triomphe, son développement gigantesque est apparent aux yeux de tous. Quand nous prîmes le pouvoir en octobre, nous n’étions qu’une étincelle isolée. Les étincelles se multiplièrent ; elles venaient de chez nous. Ce fut la plus grande œuvre que nous pûmes accomplir : ce furent des étincelles isolées, mais voilà que l’incendie se répand, qu’il étreint la plupart des pays : l’Amérique, l’Allemagne, l’Angleterre. Nous savons que de la Bulgarie la révolution s’est propagée en Serbie. Nous savons que ces révolutions d’ouvriers et de paysans, traversant l’Autriche, ont atteint l’Allemagne. Toute une série de pays est envahie par l’incendie de la révolution ouvrière. Nos prévisions s’accomplissent, tous nos sacrifices sont justifiés. Ge ne fut pas de notre part une aventure, ainsi que le prétendaient les calomniateurs ennemis ; ce fut une transition nécessaire