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firme et justifie aux yeux de tout représentant des masses prolétariennes les sacrifices que nous avons faits. S’il arrivait même que nous fussions balayés — supposons que notre activité prenne fin, cela n’arrivera point, des miracles ne se produisent point, mais supposons-le, — nous pourrions dire, sans nier nos erreurs, que cette période de temps que le sort nous octroya, nous l’avons su utiliser à fond pour la révolution socialiste mondiale. Nous avons fait tout pour les masses travailleuses de la Russie et nous avons fait plus que quiconque pour la révolution prolétarienne mondiale.

Camarades, au cours des derniers mois, des dernières semaines, la situation internationale a changé brusquement, l’impérialisme allemand tombe en ruines. Tous les espoirs sur l’Ukraine, dont l’impérialisme allemand gavait son peuple, se sont révélés des promesses futiles. Il arriva que l’impérialisme américain s’était préparé, et que l’Allemagne reçut un rude coup. La situation devint tout autre. Nous ne nous faisions aucune illusion. Après la révolution d’octobre nous étions bien plus faibles que l’impérialisme et maintenant aussi nous sommes bien plus faibles que lui encore ; nous devons nous le dire pour ne pas nous leurrer d’illusions. Après la révolution d’octobre nous étions plus faibles que lui et n’avons pu accepter le combat. Au moment présent nous sommes plus faibles aussi et nous devons faire tout le possible pour éviter une rencontre avec l’impérialisme.

Mais voilà : si nous avons pu exister un an après la révolution d’octobre, nous le devons au fait que l’impérialisme international était divisé en deux groupes de fauves : les Anglo-Franco-Américains et les Allemands engagés dans un corps à corps acharné et ne pouvant prêter aucune attention à nous. Aucun de ces groupes ne pouvait donc envoyer contre nous des forces tant soit peu considérables, chacun d’eux l’aurait fait s’il l’avait pu. La guerre, sa brume sanglante, les aveuglait. Les sacrifices matériels que réclamait la guerre exigeaient une tension extrême de toutes les forces. Ils ne pouvaient rien faire contre nous, non point parce