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reculer devant l’impérialisme, cela eut lieu parce qu’en 1918 nous n’étions pas suffisamment préparés. Le sort nous condamna à l’isolement et nous avons vécu après la paix de Brest une période douloureuse. On nous disait : « Mieux valait une nouvelle alliance avec les impérialistes qu’une paix pareille. »

On venait à désespérer ; on se disait en soi-même : plutôt une guerre nouvelle avec les Anglo-Français [1] que le joug de cette paix violente. Nous répondions : si nous nous adressions aux ouvriers internationaux, nous pourrions continuer notre travail. Camarades, quatre ans de guerre nous ont donné une paix, mais c’est une paix de violence. Mais cette paix injuste elle-même a prouvé, en fin de compte, que nous avions raison et que nos espoirs n’étaient pas construits sur le sable. Avec chaque mois nous devenions plus forts, avec chaque mois l’impérialisme dans l’Europe Occidentale faiblissait. Nous voyons que l’Allemagne qui ne tenait aucun compte de notre ambassade il y a une demi-année, qui pensait que chez elle il n’y aurait pas une seule maison rouge, faiblit dans ces derniers temps. Le dernier télégramme nous communique un appel de l’impérialisme allemand aux masses, leur enjoignant de rester calmes, car la paix est proche. Nous savons ce que cela veut dire quand les empereurs adressent des appels au calme et promettent dans l’avenir le plus proche ce qu’ils ne peuvent pas donner. Si l’Allemagne obtient bientôt la paix, ce sera une paix de Brest qui causera aux masses travailleuses des souffrances plus grandes encore que celles déjà vécues.

Tels sont les résultats de notre politique extérieure : une demi-année après la paix de Brest, nous restons un pays vaincu au point de vue bourgeois, mais au point de vue prolétarien nous nous trouvons en croissance rapide, nous sommes à la tête de l’armée prolétarienne qui commence à ébranler l’Autriche et l’Allemagne. Ce succès con-

  1. Sic. Evidemment Lénine voulait dire : en alliance avec les Anglo-Français.