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Si nous jetons un coup d’œil sur les résultats que nous avons obtenus en arrachant le masque à l’impérialisme allemand, nous voyons que les travailleurs de tous les pays ont pu se rendre compte qu’on les faisait participer à une politique de guerre sanguinaire et cupide ; vers la fin de cette année vient le tour de la politique de l’Angleterre et de l’Amérique ; la masse ouvre les yeux et commence à comprendre leurs desseins aussi. Voilà ce que nous avons fait ; notre obole, nous l’avons donnée. La révélation des traités secrets porta un coup à l’impérialisme ; les conditions de paix qui nous furent imposées se révélèrent un puissant moyen de propagande et nous pûmes les utiliser plus qu’aucun autre gouvernement et aucun autre peuple. La tentative, entreprise par nous, d’éveiller les masses, n’eut pas de résultats immédiats, mais nous n’avons jamais pensé que tout était perdu si la révolution ne se déclenchait pas immédiatement. Durant les quinze dernières années, nous avons fait deux révolutions, nous avons pu observer clairement quelle période une révolution doit traverser pour entraîner les masses. Les derniers événements en Autriche et en Allemagne confirment nos observations. Nous disions : « ce que nous voulons, ce n’est pas être des fauves alliés à d’autres fauves ; non, nous voulons éveiller le prolétariat dans les pays qui sont nos adversaires. » On nous répondait par des moqueries, en disant que nous voulions éveiller le prolétariat de l’Allemagne qui allait nous étrangler au milieu de nos préparatifs de propagande. Mais les faits ont prouvé que nous avions raison en comptant sur l’hostilité des masses de tous les pays envers l’impérialisme. Il fallait seulement leur donner un certain temps pour se préparer ; le peuple russe lui-même, quoique les souvenirs de la révolution 1905 fussent encore vivants, a eu besoin d’une période assez longue avant que nous puissions le soulever pour une révolution nouvelle.

Nous avons fait avant la paix de Brest tout ce qui était en notre pouvoir pour porter un coup à l’impérialisme. Si le développement de la révolution prolétarienne n’a pas répondu alors à nos efforts, si la paix de Brest nous a fait