Page:Lénine - La Révolution bolcheviste.djvu/142

Cette page n’a pas encore été corrigée

opposer à l’impérialisme ? fut une question des plus vitales pour la révolution. Je me permets de rappeler brièvement les différentes étapes de notre politique internationale pendant cette année. J’ai déjà dit, dans mon discours à l’anniversaire de la révolution, que le signe caractéristique de la situation, il y a un an, c’était notre isolement ; si forte que fût notre conviction qu’une force révolutionnaire se formait en Europe, que la guerre ne finirait pas sans révolution, à ce moment il n’y avait pas de symptômes d’une révolution commençante. Il ne nous restait rien d’autre à faire dans cette situation que de diriger l’effort de notre politique extérieure vers l’éducation des masses ouvrières de l’Europe Occidentale. Nous parlons d’éducation non point parce que nous nous imaginons être mieux préparés qu’eux, mais parce que dans les pays où le règne de la bourgeoisie n’est pas brisé, la censure militaire et un épais brouillard sanglant sont les suites inévitables de la guerre, surtout d’une guerre réactionnaire. Vous savez parfaitement que dans les pays républicains les plus démocratiques toute guerre signifie une censure militaire et des procédés inouïs que la bourgeoisie et les états-majors appliquent pour tromper le peuple. Nous devions partager avec les autres peuples les résultats de notre victoire. Nous avons fait sous ce rapport tout ce qui était en notre pouvoir en dénonçant et en publiant les ignobles traités secrets que l’ex-tsar avait conclus au profit des capitalistes, avec les capitalistes de l’Angleterre et de la France. Vous savez que ces traités étaient des plus crapuleux. Vous savez que le gouvernement de Kerenski et des menchéviks avait gardé ces traités secrets et les avait confirmés. Il nous arrive de rencontrer, par exception, dans la presse tant soit peu honnête en Angleterre et en France, des indications sur le fait que ce n’est que grâce à la révolution russe que les Français et les Anglais ont appris des faits essentiels de leur propre histoire diplomatique.

Certes, nous avons fait très peu sous le point de vue de la révolution sociale dans son entier, mais ce que nous avons fait contribue grandement à sa préparation.