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rienne mondiale, jamais aussi nous n’avons été en aussi grand danger ». Un ennemi nouveau, plus terrible, surgit : « l’impérialisme anglo-français » ; on ne voit pas ses préparatifs, parce qu’il les fait en cachette.

Il y a trois mois, on se moquait de nous quand nous parlions d’une révolution allemande… On nous nommait traîtres, mais nous savions que notre aide était nécessaire et pour pouvoir porter cette aide, nous avions accepté tous les sacrifices, même les conditions si dures de la paix… Et voilà que, dans le courant de quelques mois l’Allemagne, cet empire puissant, est devenu un arbre pourri. Cette force qui l’a ruinée, elle agit aussi en Amérique et en Angleterre ; elle est faible encore, mais avec chaque pas que feront les Anglo-Français, s’ils essayent d’occuper l’Ukraine, comme l’ont fait les Allemands, avec chaque pas cette force va se manifester avec une vigueur croissante plus irrésistible que la grippe espagnole. (33)

Tardivement, l’Allemagne se décida à rompre avec les Soviets, renvoyant l’ambassadeur soviétique Ioffé de Berlin quelques jours avant la révolution allemande. Lénine considéra cette rupture comme un symptôme de l’entente survenue entre les Allemands et les Alliés contre le bolchévisme. Mais cette fois, c’est son tour d’être optimiste. Dans un grand discours au VIe congrès des Soviets, le 8 novembre, il donne une analyse de la situation.

Camarades, les problèmes de politique extérieure et des relations internationales se sont posés devant nous dès la révolution d’Octobre. Ce fut le problème le plus essentiel, non seulement parce que l’impérialisme englobe tous les pays dans un système puissant et inextricable, dans un bloc de sang et de boue, pourrait-on dire — mais surtout parce que la victoire complète de la révolution socialiste est impossible dans un seul pays ; elle exige pour le moins un concours actif de plusieurs pays avancés, au nombre desquels ne se trouve point la Russie. Voilà pourquoi la question : pourrons-nous obtenir l’explosion de la révolution dans les autres pays et quelle résistance pourrons-nous