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Mais ce n’est pas non plus une victoire alliée que Lénine attend ; il poursuit :

Si même les Allemands triomphaient sur le front Ouest, cela ne les rapprocherait pas de la fin de cette guerre ; cela ne leur donnerait qu’une nouvelle région asservie qu’ils devraient faire occuper par leurs troupes, — et la guerre suivrait son train.

Cette guerre n’a d’autre issue qu’une révolution, que la guerre civile, que la transformation de cette lutte pour les profits des capitalistes, pour le partage du butin, pour l’étranglement des petits pays, en une guerre des opprimés contre les oppresseurs, la seule guerre qui vient à la suite non seulement de l’autre guerre, mais aussi de toutes les grandes révolutions, la seule guerre entre toutes qui soit juste, légitime et sacrée à la lumière des intérêts des masses ouvrières opprimées et exploitées. Sans cette guerre, nous ne sortirons pas de l’esclavage impérialiste…

Il devient plus clair chaque jour que cette guerre commencée par les impérialistes, ce ne sont pas eux qui la finiront ; ce seront d’autres classes, ce sera la classe ouvrière ! elle s’ébranle dans tous les pays, sa colère, sa révolte grondent toujours plus fort (29).

Au Ve Congrès des Soviets, Lénine proclama, le 5 juillet :

Nous ne pouvons qu’attendre ; et le peuple verra que tous ces groupements enragés d’impérialistes, si puissants encore, vont crouler dans l’abîme dont ils s’approchent, tout le monde verra cela… tous ceux qui ne ferment pas leurs yeux exprès (30).

Afin de soutenir la tendance « ententophile » en Russie, les alliés tentèrent de porter secours aux antibolchévistes. Au mois d’août, des détachements alliés débarquèrent à Archangel, acclamés par la population.

Le 28 août, dans un discours au Congrès des instituteurs, Lénine exprimait encore une fois sa conviction dans l’issue révolutionnaire de la guerre.

Le sang des ouvriers et des paysans de plusieurs nations coule toujours ; la cinquième année est commencée. Il est