fondent souvent sur place avec les organismes de nos commissariats. Faire participer tous les pauvres à la pratique de l’administration, tel est notre but ; tous les pas dans cette direction — plus variés ils seront, mieux cela sera — doivent être enregistrés, étudiés, systématisés, vérifiés par une expérience plus large, légalisés enfin. Notre but, c’est la participation gratuite de tout travailleur à l’administration de l’Etat, ses huit heures de travail productif une fois achevées. Il est bien difficile d’atteindre ce but, mais cette transition est essentielle pour le socialisme. La nouveauté des difficultés de cette tâche provoque naturellement des tâtonnements, de nombreuses fautes, des hésitations — tout cela est inévitable au cours de tout mouvement brusque en avant. L’originalité du moment présent, aux yeux de beaucoup de ceux qui s’appellent socialistes, réside dans le fait qu’on s’était habitué à opposer le capitalisme au socialisme, mettant entre les deux le mot « bond » (quelques-uns se remémorant des citations d’Engels complétaient : « le bond du royaume de la nécessité à celui de la liberté » ). La plupart de ces socialistes n’a même pas pu s’imaginer que les maîtres du socialisme pouvaient appeler « bond », sous le point de vue d’un tournant de l’histoire, une période de dix ans ou plus encore ; mais les socialistes qui ont puisé leur science dans des livres n’ont jamais réfléchi sérieusement à ces questions.
Lénine conclut par quelques remarques ironiques à l’adresse des révolutionnaires de parade qui miment une opposition « de gauche » et qui font fi du travail organique. « Nous n’avons que faire d’élans hystériques. Ce qu’il nous faut, c’est la marche cadencée des bataillons de fer du prolétariat. »
L’article parut dans les Izvestia le jour de la réunion du C. E. C. Panrusse, et Lénine, dans son rapport aux C. E. C. ne fit que le mentionner comme base de son exposé. Son rapport fut consacré aux questions du jour ; seulement sur un point il engagea une polémique avec l’opposition de gauche, ce fut encore sur la nécessité d’utiliser les « spécialistes »
