Page:Lénine - La Révolution bolcheviste.djvu/117

Cette page n’a pas encore été corrigée

démontré la vitalité de la révolution en installant les tribunaux ouvriers et paysans longtemps avant tous les décrets sur l’abolition de l’appareil de justice de la démocratie bourgeoise. Mais nos tribunaux révolutionnaires et populaires sont encore bien trop faibles. On sent encore que l’opinion du peuple sur la justice, qu’il considérait être une chose hostile et « officielle » sous le joug des pomiestchiks et de la bourgeoisie, n’a pas complètement changé. On ne comprend pas que la justice est un organisme qui fait participer tous les pauvres à l’administration de l’État (car l’exercice de la justice est une des fonctions de l’administration) ; — que le tribunal est un organisme du pouvoir du prolétariat et des paysans pauvres ; — que le tribunal est un moyen d’enseigner la discipline. On ne comprend pas encore assez, si simple que cela soit, que les grandes plaies de la Russie, la famine et le chômage, ne seront guéries par aucun élan, mais seulement par une organisation générale qui englobera tous et tout, aussi bien que par la discipline. Cette organisation devra augmenter la production du pain pour les hommes et du « pain » pour l’industrie (du combustible), le transporter et le distribuer équitablement. Celui qui enfreint la discipline du travail dans quelque entreprise que ce soit, est responsable des souffrances de la famine et du chômage, et le coupable, on doit le trouver, le faire juger par un tribunal et le châtier impitoyablement.

Lénine cite comme exemple la situation des chemins de fer. Là, le décret qui donnait les pleins pouvoirs dictatoriaux aux chefs de ligne, de gare, etc. responsables, avait provoqué la critique de beaucoup de côtés. Des éléments « de gauche » prétendaient que l’octroi de pouvoirs dictatoriaux à un seul homme se trouvait en contradiction avec les principes du Pouvoir Soviétique.

L’expérience irréfutable de l’histoire nous montre que la dictature personnelle fut souvent dans les mouvements révolutionnaires, l’expression de la dictature des classes révolutionnaires.

Avec la démocratie bourgeoise, la dictature personnelle