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Pour les mater, il faut du temps et une main de fer. Dans toutes les grandes révolutions de l’histoire le peuple entendait cela d’instinct et faisait preuve d’une fermeté salutaire, fusillant les voleurs sur place. Ge fut le malheur des révolutions de jadis que l’enthousiasme révolutionnaire qui maintenait les masses en état d’effervescence et qui leur donnait la force de faire disparaître sans pitié les éléments de corruption, n’eut guère une longue durée…

Le pouvoir soviétique est une forme d’organisation de la dictature du prolétariat.

Mais la dictature est un grand mot. Il ne faut pas jeter les grands mots au vent. La dictature est un pouvoir de fer, de hardiesse révolutionnaire, rapide, implacable dans la répression des exploiteurs aussi bien que des apaches. Notre pouvoir est par trop doux, il ressemble souvent plutôt à une bouillie qu’à du fer. Il ne faut pas oublier pour un seul instant que l’élément bourgeois et petit-bourgeois lutte contre le pouvoir des Soviets par deux moyens : de l’extérieur, il agit par les méthodes des Savinkov, Gotz, Guéguétchkori, Kornilov, par les conspirations et les révoltes, par leurs « reflets idéologiques », les torrents de mensonges et de calomnies dans la presse des cadets, des s.-r. de droite et des menchéviks ; de l’intérieur, cet élément agit en exploitant tout germe de décomposition, toute faiblesse devant la corruption, afin d’augmenter l’indiscipline, le relâchement, le chaos… L’élément anarchique de la petite bourgeoisie devient plus dangereux à mesure que nous approchons d’une subjugation complète de la bourgeoisie au point de vue militaire. On ne peut combattre cet élément par les seuls moyens de la propagande, par le triage des organisateurs — dans cette lutte il faut appliquer la contrainte.

A mesure que le pouvoir pourra s’occuper de plus en plus d’administration au lieu de la répression par les armes, la manifestation type de la répression et de la contrainte ne sera plus l’exécution sur place, mais sera un jugement. Sous ce rapport, les masses révolutionnaires se sont engagées après le 25 octobre 1917 dans la bonne voie, elles ont