et inadaptés, l’élaboration des méthodes de travail les plus appropriées, l’introduction des meilleurs systèmes de recensement et de contrôle, etc. La République des Soviets doit prendre à tout prix tout ce qu’il y a de précieux dans les conquêtes de la science et de la technique. Les succès que nous obtiendrons en conjugant le pouvoir soviétique et l’organisation soviétique de l’administration avec les progrès les plus récents du capitalisme vont décider du sort du socialisme. Il faut étudier et enseigner en Russie le système Taylor ; il faut l’éprouver systématiquement et l’adapter à nos besoins. Marchant vers l’augmentation du rendement du travail, il faut en même temps savoir tenir compte des exigences de la période transitoire du capitalisme au socialisme qui réclame d’une part l’organisation de l’émulation socialiste, d’autre part, l’application de la contrainte, afin que le mot d’ordre de la dictature du prolétariat ne soit pas souillé par la pratique d’un pouvoir prolétarien « en bouillie ».
L’émulation socialiste, selon Lénine, c’est la publicité appliquée aux résultats du travail : les ouvriers, les usines, les communes entières qui travaillent bien doivent être loués dans la presse, ceux qui remplissent mal leur tâche doivent figurer « au tableau d’infamie ». Mais c’est surtout sur la contrainte qu’on doit compter.
La résolution du dernier Congrès des Soviets à Moscou déclare que la création d’organisations serrées et le relèvement de la discipline sont les tâches les plus urgentes du moment. On « vote », on « signe » volontiers des résolutions pareilles, mais on ne réfléchit d’ordinaire pas sur le fait que pour appliquer ces mesures il faut recourir à la contrainte, à la contrainte sous la forme d’une dictature. S’imaginer qu’on peut faire la transition du capitalisme au socialisme sans contrainte, sans dictature, c’est faire preuve de la plus grande sottise et d’un utopisme absurde.
La contrainte s’impose dans la période révolutionnaire encore pour un autre motif : tous les éléments troubles profitent de l’occasion.
