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« a réduit en esclavage la Turquie, la Perse et la Chine »…

Des erreurs de fait pareilles sont nombreuses dans ses discours. Mais ce qui est plus grave c’est les erreurs de prévision qui ont résulté du manque de compréhension de la situation internationale.

Lénine crut fermement que la guerre mondiale allait amener la révolution mondiale. Les événements en Russie parurent lui donner raison, pour lui ce n’était qu’un début ; ou bien la révolution se propagera ou bien le pouvoir révolutionnaire en Russie va périr. Le dilemme de Brest se pose pour le parti. On pourrait penser rétrospectivement que Lénine avait prévu la défaite et la révolution allemandes. Mais quand on revoit son argumentation au sujet de ce fait, on constate que l’argument massue, c’était l’impossibilité absolue de faire la guerre et le désir de conserver le pouvoir ne fût-ce que pour quelques mois. Lénine qui puisait, paraît-il, son information surtout dans la presse allemande, ne s’attendait pas à une défaite de l’Allemagne : fin août 1918 il pensait encore que la guerre se réduirait à un « échec perpétuel » et que la révolution seule y mettrait fin.

La révolution allemande le remplit d’espoirs et c’est pendant une demi-année l’attente fiévreuse et la préparation à l’imminente révolution mondiale. Enfin, la république des Soviets est proclamée en Hongrie. Lénine l’acclame par une sorte de Nunc dimittis.

Les vieux disent : les enfants ont grandi, les enfants ont fait leur chemin, nous pouvons mourir en paix. Nous n’avons pas l’intention de mourir… Mais quand nous voyons des enfants tels que la Hongrie soviétique, nous pouvons dire que nous avons accompli notre tâche mondiale… Nous la verrons naître, la République Internationale des Soviets ! (Discours du 4 avril 1919).

Au lieu de la révolution mondiale (le communiste Manuïlski revenant de France ne disait-il pas en mai 1919 que la révolution éclaterait dans ce pays au courant de six semaines ?) ce fut l’offensive générale des forces antibolchévistes qui se déclancha au moment même où les Français