militaires et les gardes rouges ont accompli l’œuvre la plus noble et la plus élevée, celle de la libération des travailleurs et des opprimés du joug des exploiteurs.
Est-ce que cela veut dire que l’attaque du capital « par la garde rouge » est la méthode appropriée dans toutes les circonstances, que nous n’avons pas d’autres moyens pour combattre le capital ? Il serait puéril de penser cela. Nous avons vaincu par notre cavalerie légère, mais nous possédons aussi une artillerie lourde. Nous avons vaincu par les méthodes de la répression ; nous saurons vaincre aussi par les méthodes de gouvernement. Il faut savoir changer ses méthodes de combat selon les circonstances. Nous ne renoncerons pas pour un seul moment à la répression « garde-rouge » envers les Savinkov et les Guéguétchkori, envers tous les contre-révolutionnaires pomiestchiks eu bourgeois. Mais nous ne serons pas stupides au point de mettre au premier plan les méthodes « garde-rouge » à un moment où l’époque de la nécessité des attaques de la garde rouge s’achève (et s’achève victorieusement), où commence l’époque de l’utilisation des spécialistes bourgeois par le pouvoir prolétarien dans le but de labourer le terrain de telle manière qu’aucune bourgeoisie ne puisse plus repousser sur sa surface.
C’est une époque extraordinaire, ou plutôt l’étape d’une évolution ; pour vaincre le capital jusqu’au bout nous devons adapter les formes de notre lutte aux particularités de cette étape. Le passage au socialisme est impossible sans le concours des spécialistes dans divers domaines de la science, de la technique, de l’expérience, car le socialisme exige un mouvement conscient des masses en avant vers une productivité supérieure du travail en comparaison du capitalisme, sur la base acquise par le capitalisme. Le socialisme doit exécuter ce mouvement par ses propres méthodes, disons-le par des méthodes soviétiques. Et les spécialistes sont inévitablement, dans leur masse, des bourgeois. Tel était tout le milieu dans lequel ils étaient devenus spécialistes. Si notre prolétariat, en s’emparant du, pouvoir, avait rapidement résolu les problèmes du recensement, du con-
