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socialiste. Pour vaincre toutes les difficultés, pour lutter avec succès contre la famine et le chômage, nous poursuivrons notre travail, modeste, mais difficile, d’importance capitale, et celui qui sera contre nous sera un ennemi cruel du prolétariat mondial (24).

Lénine termine son discours par une allusion nouvelle aux élections au Soviet de Moscou, qui lui donnent la certitude que « nous sommes sur le vrai chemin qui mène au triomphe du socialisme. »


Quelques jours plus tard, Lénine publie un long aperçu du plan de reconstruction socialiste auquel il se réfère souvent dans la suite sous le nom de programme du 29 avril 1918.

Dans ce rapport « sur les tâches actuelles du pouvoir soviétique », présenté au C. E. C. des Soviets, Lénine débute par un bref exposé de la situation. La paix, si fragile qu’elle soit, est acquise, dit-il. La lutte acharnée entre « les deux groupements impérialistes » d’unepart, la rivalité entre le Japon et l’Amérique d’autre part, nous garantissent pour le moment cette paix. Maintenant, il faut organiser, parce que c’est la création d’un nouvel organisme de production qui importe avant tout. La première tâche, ç’a été la conquête des masses. La seconde, la prise du pouvoir. Maintenant on arrive à la troisième, à l’organisation de l’état nouveau. « Nous, les bolcheviks, nous avons convaincu la Russie ; nous l’avons conquise, maintenant nous devons la gouverner. »

C’est pour la première fois dans l’histoire universelle qu’un parti socialiste a réussi à résoudre les tâches de la conquête du pouvoir et de la répression des exploiteurs et peut aborder à fond le problème du gouvernement. Il faut que nous soyons dignes de cette tâche la plus difficile (mais la plus féconde aussi) de la révolution socialiste. Il faut se pénétrer de l’idée que, pour bien gouverner, savoir convaincre ne suffit pas, savoir vaincre dans la guerre civile ne suffit pas, il faut savoir organiser. C’est la tâche la plus ardue, car il s’agit d’organiser sur une base nouvelle la vie économique de dizaines de millions d’hommes. Mais c’est la tâche la plus féconde aussi, car seulement après l’avoir réalisée (dans l’essentiel) nous pourrons dire que