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de la technique et de la discipline. Mais nous n’atteindrons la victoire finale qu’avec tous les ouvriers réunis des autres pays, du monde entier.

La volonté de l’histoire nous a imposé à Brest une paix bien lourde, et nous ne dissimulons pas le fait que même cette paix peut être traîtreusement déchirée par les ennemis multiples de la révolution qui nous assaillent de tous côtés ; et ces ennemis, nous sommes impuissants présentement à les combattre. Sachez bien que celui qui vous appellerait actuellement à une lutte ouverte à main armée contre l’impérialisme rapace international, celui-là commettrait un acte de trahison envers le peuple et deviendrait un agent provocateur conscient ou inconscient, le serviteur de l’un des deux groupements impérialistes. Celui qui s’acharne contre la tactique que nous avons adoptée ces derniers temps — même s’il s’appelle le communiste le plus à gauche, « ultra-gauche » si vous voulez, — celui-là est un mauvais révolutionnaire, je dirai plus que cela, ce n’est pas un révolutionnaire du tout.

C’est le fait d’être un pays arriéré qui nous a permis d’être en avance, et nous devrons périr si nous ne tenons pas jusqu’au moment où notre révolution recevra une aide efficace des révoltés de tous les pays. Nous devons poursuivre inlassablement notre tactique dans la lutte prolétarienne. Nous avons encore un ennemi très dangereux, plus dangereux que beaucoup de contre-révolutionnaires apparents ; cet ennemi est l’ennemi le plus mortel de la révolution socialiste et du Pouvoir Soviétique, de ce parlement des pauvres inconnu jusqu’à présent dans l’histoire : cet ennemi, c’est le milieu des petits propriétaires. Nul doute que nous abordons les plus grandes difficultés sur la voie de notre révolution socialiste. La tâche qui se déroule devant nous au premier plan, c’est l’application intégrale de la dictature du prolétariat dans tous les domaines, — dans l’organisation d’une discipline de travail, dans la production, dans la distribution des produits de première nécessité. L’ennemi dont je parle, c’est la mentalité du petit propriétaire qui dit : « Je happe ce que je peux et je