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manière précise la ligne politique de l’aile droite du Parti social-démocrate indépendant. Je ne parlerai ni de personnalité, ni de cas particuliers, mais des idées clairement exprimées dans ce discours. Comme je l’espère, je saurai prouver que tout ce discours a été un discours essentiellement kautskiste et que le camarade Crispien partage les conceptions kautskistes sur la dictature du prolétariat. A une remarque, Crispien a répondu : « La dictature, ce n’est pas une nouveauté, il en était déjà question dans le Programme d’Erfurt ». Ce programme[1] n’en dit rien ; et l’histoire a prouvé que ce n’est pas un hasard. Quand, en 1902-1903, nous élaborions le premier programme de notre parti, nous avions toujours sous nos yeux l’exemple du programme d’Erfurt, à une époque où Plékhanov, le même Plékhanov qui disait alors avec juste raison : « Ou bien Bernstein enterrera la social-démocratie ou bien c’est la social-démocratie qui enterrera Bernstein », Plékhanov soulignait tout particulièrement ce fait que si le programme d’Erfurt ne disait rien de la dictature du prolétariat, c’était une erreur sur le plan théorique et, sur le plan pratique, une concession pusillanime faite aux opportunistes[2]. Aussi la dictature du prolétariat a-t-elle été incluse dans notre programme dès 1903.

  1. Programme du Parti social-démocrate d’Allemagne adopté en octobre 1891, au Congrès d’Erfurt. Ce document s’inspirait de la théorie du marxisme sur la disparition inévitable du mode de production capitaliste, appelé à être remplacé par le socialisme.
  2. On lira avec intérêt MARX-ENGELS : Critique des programmes de Gotha et d’Erfurt, Editions sociales, 1972.