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dans les pays coloniaux et, notamment, parmi les troupes que les nations exploiteuses utilisent pour maintenir sous leur domination les peuples de ces pays.

Le camarade Quelch, du Parti socialiste britannique, en a parlé à notre commission. Il a déclaré qu’un simple ouvrier anglais considérerait comme une trahison le fait d’aider les peuples asservis dans leurs soulèvements contre la domination anglaise. Il est exact que le jingoïsme[1] et le chauvinisme de l’aristocratie ouvrière de Grande-Bretagne et d’Amérique constituent le plus grand danger pour le socialisme, qu’ils forment le rempart le plus solide de la IIe Internationale, et que nous avons affaire ici à la plus grande trahison de la part des chefs et des ouvriers appartenant à cette Internationale bourgeoise. La IIe Internationale a également discuté de la question coloniale. Le Manifeste de Bâle[2] en parle à son tour en termes parfaitement clairs. Les partis de la IIe Internationale avaient bien promis d’agir d’une façon révolutionnaire, mais nous ne voyons pas que la IIe Internationale

  1. Chauvinisme militant ; ce terme provient de « jingo », un mot d’origine incertaine figurant au refrain d’une chanson anglaise chauvine des années 1870.
  2. Manifeste adopté au Congrès socialiste international extraordinaire qui tint ses assises à Bâle, les 24-25 novembre 1912. Le Manifeste mettait en garde les peuples contre le danger d’une guerre mondiale imminente et invitait les ouvriers de tous les pays à défendre résolument la paix ; il dénonçait la politique expansionniste des Etats impérialistes et appelait les socialistes du monde entier à lutter contre l’oppression des petites nations et toutes les manifestations de chauvinisme.