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devons assumer le rôle de conducteurs. Notre travail nous a démontré qu’il faut dans ces pays surmonter d’immenses difficultés, mais les résultats pratiques ont montré également que, malgré ces difficultés, il est possible d’éveiller dans les masses une aspiration à la pensée politique et à l’activité politique indépendantes, même là où le prolétariat est presque inexistant. Ce travail a été plus difficile pour nous que pour les camarades des pays d’Europe occidentale, le prolétariat de Russie étant surchargé de besognes intéressant l’Etat. On conçoit saris peine que les paysans qui se trouvent placés dans une dépendance semi-féodale puissent parfaitement assimiler l’idée de l’organisation soviétique et la faire passer dans les faits. Il est également évident que les masses opprimées, exploitées non seulement par le capitalisme marchand, mais également par les féodaux et par l’Etat bâti sur des bases féodales, peuvent employer cette arme, cette forme d’organisation, même dans la situation qui est la leur. L’idée de l’organisation soviétique est simple ; elle peut être appliquée non seulement dans le cadre de rapports prolétariens, mais également dans celui de rapports paysans, de caractère féodal ou semi-féodal. Notre expérience dans ce domaine n’est pas encore bien grande, mais les débats en commission, auxquels prirent part plusieurs représentants des pays coloniaux, ont prouvé irréfutablement qu’il est indispensable d’indiquer dans les thèses de l’internationale communiste que les Soviets de paysans, les Soviets d’exploités sont un moyen valable non seulement pour les pays capitalistes, mais égale-