Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/91

Cette page n’a pas encore été corrigée

geois » par celle de « national-révolutionnaire ». Le sens de cette substitution est que, en tant que communistes, nous ne devrons soutenir et nous ne soutiendrons les mouvements bourgeois de libération des pays coloniaux que dans les cas où ces mouvements seront réellement révolutionnaires, où leurs représentants ne s’opposeront pas à ce que nous formions et organisions dans un esprit révolutionnaire la paysannerie et les larges masses d’exploités. Si ces conditions ne sont pas remplies, les communistes doivent, dans ces pays, lutter contre la bourgeoisie réformiste, à laquelle appartiennent également les héros de la IIe Internationale. Les partis réformistes existent déjà dans les pays coloniaux, et parfois leurs représentants s’appellent social-démocrates et socialistes. La distinction indiquée figure maintenant dans toutes les thèses et je pense que notre point de vue se trouve ainsi formulé maintenant d’une manière beaucoup plus précise.

Ensuite, je voudrais encore faire une remarque au sujet des Soviets paysans. Le travail pratique des communistes russes dans les colonies qui ont appartenu à la Russie tsariste, dans des pays arriérés comme le Turkestan et autres, a amené la question suivante : comment appliquer la tactique et la politique communistes dans les conditions précapitalistes, étant donné que le trait caractéristique essentiel de ces pays est que les rapports précapitalistes y prédominent encore, et que, par suite, il ne saurait y être question d’un mouvement purement prolétarien. Dans ces pays, le prolétariat industriel n’existe presque pas. Malgré cela, là aussi, nous avons assumé et nous