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fondamentale de nos thèses ? La distinction entre les nations opprimées et les nations qui oppriment. Nous faisons ressortir cette distinction, contrairement à la IIe Internationale et à la démocratie bourgeoise. A l’époque de l’impérialisme, il est particulièrement important pour le prolétariat et l’internationale communiste de constater les faits économiques concrets et, dans la solution de toutes les questions coloniales et nationales, de partir non de notions abstraites, mais des réalités concrètes.

Le trait caractéristique de l’impérialisme est que le monde entier, comme nous le voyons, se divise actuellement en un grand nombre de nations opprimées et un nombre infime de nations oppresseurs, qui disposent de richesses colossales et d’une force militaire puissante. En estimant la population totale du globe à un milliard trois quarts, l’immense majorité, comprenant plus d’un milliard et, selon toute probabilité, un milliard deux cent cinquante millions d’êtres humains, c’est-à-dire près de 70 % de la population du globe, appartient aux nations opprimées, qui ou bien se trouvent placées sous le régime de dépendance coloniale directe, ou bien constituent des Etats semi-coloniaux, comme la Perse, la Turquie, la Chine, ou encore, vaincues par l’armée d’une grande puissance impérialiste, se trouvent sous sa dépendance en vertu de traités de paix. Cette idée de distinction, de division des nations en opprimées et qui oppriment, se retrouve dans toutes les thèses tant dans les premières parues sous ma signature et publiées antérieurement, que dans celles du camarade Roy.