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parmi lesquels il y en a bon nombre qui se disent socialistes et qui font des dissertations savantes ou presque sur le « système » soviétique, comme aiment à s’exprimer les Allemands systématiciens, ou sur « l’idée » soviétique, comme s’expriment les partisans anglais du « ghilde-socialisme[1] » ; ces dissertations sur le « système » et sur l’« idée » soviétiques en imposent parfois aux yeux et à l’esprit des ouvriers. Mais ils rejettent tout ce fatras de pédants et se saisissent de l’arme que les Soviets leur offrent. Et la compréhension du rôle et de la signification des Soviets s’est maintenant répandue jusque dans les pays d’Orient.

Les bases d’un mouvement soviétique sont maintenant jetées dans tout l’Orient, dans toute l’Asie, parmi tous les peuples coloniaux.

L’idée que les exploités doivent se soulever contre les exploiteurs et former leurs Soviets n’est pas trop compliquée. Après notre expérience, après deux ans et demi d’existence de la République des Soviets de Russie, après le Ier Congrès de la IIIe Internationale, cette idée devient

  1. Courant réformiste né au sein des trade-unions britanniques avant la première guerre mondiale, qui préconisait la constitution, sur la base des trade-unions existants, de groupements de producteurs, les « ghildes », auxquels devait être remise la gestion de l’industrie. Les partisans de ce courant croyaient pouvoir ainsi édifier graduellement la société socialiste. Ils intensifièrent leur propagande après la Révolution d’Octobre, s’attachant à opposer leur « théorie » du « ghilde-socialisme » aux idées de la lutte de classe et de la dictature du prolétariat. Dans les années 20, ce courant perdit tout appui au sein des masses populaires.