Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/40

Cette page n’a pas encore été corrigée

pauvres[1], ce qui est parfaitement juste. La bourgeoisie et ses valets, comme Scheidemann et compagnie, ont déjà lancé le mot d’ordre : Soviets des paysans. Mais nous, nous n’avons besoin que de Soviets des ouvriers agricoles et des paysans pauvres. Malheureusement, les rapports des camarades Albert et Platten et d’autres nous apprennent que, à l’exception de la Hongrie, on fait très peu de chose pour diffuser le système des Soviets dans les campagnes. C’est peut-être là encore un danger pratique et assez grand pour empêcher le prolétariat allemand de vaincre sûrement. La victoire ne peut être assurée que le jour où seront organisés non seulement les ouvriers des villes, mais aussi les prolétaires des campagnes, et organisés dans des Soviets, et non comme autrefois dans les syndicats et dans les coopératives. Pour nous, la victoire a été plus facile parce qu’en Octobre 1917 nous avons agi en commun avec la paysannerie, avec toute la paysannerie. Dans ce sens, notre révolution était alors bourgeoise. Le premier pas de notre gouvernement prolétarien a été de reconnaître dans la loi promulguée le 26 octobre (vieux style) 1917[2], au lendemain même de la révolution, les vieilles reven-

  1. Il s’agit de l’article de Rosa Luxemburg : « Der Anfang » (le Commencement) inséré le 18 novembre 1918 dans le n° 3 du journal Die Rote Fahne, organe central des spartakistes puis du Parti communiste allemand, qui parut à Berlin à partir du 9 novembre 1918.
  2. Il est question ici du Décret sur la terre promulgué le 26 octobre (8 novembre) 1917, où entrait « Le mandat impératif paysan sur la terre » composé sur la base de 242 mandats paysans.