Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/24

Cette page n’a pas encore été corrigée

crisie. La « liberté » dans une des républiques les plus libres et les plus avancées du monde, dans la république allemande, c’est la liberté de tuer impunément les chefs arrêtés du prolétariat. Et il ne saurait en être autrement tant que le capitalisme se maintient, vu que le développement de la démocratie, loin d’émousser la lutte de classes, accentue au contraire cette lutte qui, en raison de toutes les conséquences et de toutes influences de la guerre et de ses séquelles, a atteint son point culminant.

Dans le monde civilisé tout entier, les bolcheviks sont à présent proscrits, persécutés, incarcérés, par exemple en Suisse, une des républiques bourgeoises les plus libres ; des pogroms contre les bolcheviks sont déclenchés en Amérique, etc. Sous l’angle de la « démocratie en général » ou de la « démocratie pure », il est tout simplement ridicule que des pays évolués, civilisés, démocratiques, armés jusqu’aux dents, craignent la présence chez eux de quelques dizaines de personnes venant de la Russie arriérée, affamée et dévastée, et qui est traitée dans les journaux bourgeois, tirés à des dizaines de millions d’exemplaires, de pays sauvage, criminel, etc. Il est évident que la situation sociale qui a pu engendrer une contradiction aussi flagrante est en fait la dictature de la bourgeoisie.

12. Dans cet état de choses, la dictature du prolétariat est non seulement tout à. fait légitime en tant que moyen de renverser les exploiteurs et de briser leur résistance, mais aussi absolument indispensable pour toute la masse laborieuse en tant qu’unique défense contre la dictature