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J’ai dit que nous avions commis une énorme quantité de sottises, mais, là-dessus, je dois dire aussi quelques mots de nos adversaires. Si nos adversaires nous reprennent et indiquent que, voyez-vous, Lénine lui-même reconnaît que les bolcheviks ont fait une énorme quantité de sottises, je réponds à cela : oui, mais nos sottises, vous savez, sont quand même d’une tout autre espèce que les vôtres. Nous avons seulement commencé notre apprentissage, mais nous apprenons d’une façon assez systématique pour être certains d’obtenir de bons résultats. Et si nos adversaires, c’est-à-dire les capitalistes et les paladins de la IIe Internationale, soulignent les sottises faites par nous, je me permettrai, pour la comparaison, de citer ici, en les paraphrasant un peu, les paroles d’un célèbre écrivain russe : quand les bolcheviks font des sottises, ils disent : « Deux fois deux font cinq. » Mais quand ce sont leurs adversaires, c’est-à-dire les capitalistes et les paladins de la IIe Internationale, qui font des sottises, ils semblent dire : « Deux fois deux font une bougie[1]. » Cela n’est pas difficile à démontrer. Prenez, par exemple, le traité conclu avec Koltchak par l’Amérique, l’Angleterre, la France, le Japon. Y a-t-il au monde, je vous le demande, des Etats plus éclairés et plus puissants ? Or, qu’est-il arrivé ?

  1. Expression mise dans la bouche de Pigassov, un personnage du roman de Tourguénev : Roudine. Déniant aux femmes la faculté de penser en termes logiques, Pigassov affirme notamment : « Un homme peut dire, par exemple, que deux fois deux ne font pas quatre, mais cinq, ou trois et demie ; une femme dira que deux fois deux font une bougie. »