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fonciers et les capitalistes, qui avaient entrepris leur offensive contre nous en 1918, essayèrent de faire croire que la famine était le résultat de l’économie socialiste. La famine a été en effet un grand malheur, un malheur si grave qu’il menaçait d’anéantir toute notre œuvre d’organisation, toute notre œuvre révolutionnaire.

Eh bien, je demande maintenant : après cette calamité inouïe, inattendue, où en sont les choses aujourd’hui, depuis que nous avons institué la nouvelle politique économique, depuis que nous avons accordé aux paysans la liberté du commerce ? La réponse est claire, elle est évidente pour tous : en une année, la paysannerie n’a pas seulement eu raison de la famine ; elle a acquitté l’impôt en nature dans des proportions telles que nous avons déjà reçu des centaines de millions de pouds, et cela presque sans la moindre mesure de contrainte. Les soulèvements paysans qui, avant 1921, étaient pour ainsi dire un fait général en Russie, ont presque complètement cessé. La paysannerie est satisfaite de sa situation actuelle. Nous pouvons le dire sans hésiter. Nous estimons que ces preuves importent plus que toutes les démonstrations à coups de statistique. Que la paysannerie soit chez nous un facteur décisif, personne n’en doute. Elle est aujourd’hui dans une situation telle que nous n’avons pas à craindre de sa part un mouvement d’hostilité contre nous. Nous le disons en pleine conscience, sans exagération. C’est là un fait acquis. La paysannerie peut être mécontante de l’activité de notre pouvoir dans tel ou tel domaine, et elle peut s’en plaindre. Certes, cela est possible et inévitable,