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nous avons des raisons d’être satisfaits. C’est que nous sommes seuls. Nous n’avons reçu ni ne recevons le moindre emprunt. Aucun de ces puissants Etats capitalistes, qui organisent leur économie « brillamment » au point d’ignorer jusqu’à présent où ils vont, ne nous est venu en aide. Par le traité de Versailles ils ont créé un système de finances dans lequel eux-mêmes ne peuvent se retrouver. Si ces grands Etats capitalistes mènent ainsi leurs affaires, j’estime que nous, pays arriéré et inculte, nous pouvons être contents d’avoir compris l’essentiel : les conditions de la stabilisation du rouble. Ce qui le prouve, ce n’est pas une analyse théorique quelconque, c’est la pratique ; et celle-ci, selon moi, importe plus que toutes les discussions théoriques du monde. Or, la pratique montre qu’ici nous avons obtenu des résultats décisifs. Savoir : nous commençons à orienter l’économie vers la stabilisation du rouble, ce qui a une portée majeure pour le commerce, pour l’échange libre des marchandises, pour les paysans et la grande masse des petits producteurs.

J’en viens maintenant à l’examen de nos objectifs sociaux. L’essentiel, bien entendu, c’est la paysannerie. En 1921, le mécontentement d’une partie considérable des paysans était un fait flagrant. Puis ce fut la famine. Epreuve la plus pénible pour les paysans. Rien de plus naturel que toute la presse de l’étranger se fût mise à clamer : « Vous voyez, voilà bien les résultats de l’économie socialiste. » Rien de plus naturel, bien entendu, qu’ils eussent passé sous silence que la famine était en réalité la conséquence monstrueuse de la guerre civile. Tous les grands propriétaires