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tés à une grande — je pense, la plus grande — crise politique intérieure de la Russie des Soviets. Cette crise intérieure a révélé le mécontentement d’une partie notable des paysans, et aussi des ouvriers. C’était, dans l’histoire de la Russie des Soviets, la première et, je l’espère, la dernière fois que l’on a vu de grandes masses paysannes se tourner contre nous, instinctivement et non consciemment. Qu’est-ce qui avait provoqué cette situation particulière et, bien entendu, fort désagréable pour nous ? C’est que, dans notre offensive économique, nous avions trop pris les devants, sans nous être assuré une base suffisante : les masses ont senti ce que nous ne savions pas encore formuler pertinemment à l’époque, mais que bientôt, quelques semaines plus tard, à notre tour, nous avons reconnu, savoir : qu’il était au-dessus de nos forces du moment de passer tout de suite aux formes purement socialistes, à la répartition purement socialiste ; et que si nous nous montrions incapables d’opérer la retraite de façon à nous borner à des tâches plus faciles, nous étions menacés de mort. La crise a commencé, je crois, en février 1921. Déjà au printemps de cette même année, nous avons décidé à l’unanimité — je n’ai pas observé de désaccords sensibles entre nous à ce sujet — de passer à la nouvelle politique économique. Aujourd’hui, à la fin de 1922, au bout d’un an et demi, nous pouvons déjà faire quelques comparaisons. Que s’est-il donc passé ? Comment avons-nous vécu cette période de plus de dix-huit mois ? Quel en est le résultat ? Cette retraite nous a-t-elle profité, nous a-t-elle réellement sauvés, ou bien le résultat est-il encore incertain ? Telle est la question prin-