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de savoir ce que nous avons à faire quand nous passons directement à l’offensive et que nous remportons la victoire. En période révolutionnaire, cela n’est pas si difficile, ni si important ; du moins, ce n’est pas le plus décisif. Pendant la révolution, il y a toujours des moments où l’adversaire perd la tête, et si nous l’attaquons à un de ces moments, nous pouvons facilement le battre. Mais cela ne veut rien dire encore ; si notre adversaire est suffisamment maître de lui, il peut ramasser ses forces à temps, etc. Dès lors, il peut aisément provoquer une attaque, et puis nous rejeter en arrière pour de longues années. Voilà pourquoi je pense que l’idée que nous devons nous ménager la possibilité d’une retraite a une très grande importance, et non seulement du point de vue théorique. Sur le plan pratique également, tous les partis qui s’apprêtent dans un proche avenir à passer à l’offensive déclarée contre le capitalisme, doivent dès maintenant songer aussi à se ménager une retraite. Je pense que si nous mettons à profit cet enseignement, ainsi que tous les autres fournis par l’expérience de notre révolution, loin de nous porter préjudice, cela nous sera vraisemblablement utile en maintes occasions.

Après avoir souligné que dès 1918 nous envisagions le capitalisme d’Etat comme une ligne de retraite éventuelle, j’en viens aux résultats de notre nouvelle politique économique. Je répète : à ce moment-là, c’était encore une idée très vague ; mais en 1921, après avoir franchi cette étape très importante qu’était la guerre civile, et l’avoir franchi victorieusement, nous nous sommes heur-